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Les basiques de l'écriture


Les basiques de l'écriture

(ou comment faire bonne impression au premier coup d’œil)

Il n'est pas toujours facile de dénicher des pépites parmi l'infinité de fictions qui circulent sur la Toile. Il est par contre assez simple au premier regard d'écarter les textes qui ont peu de chance d'avoir de grandes qualités littéraires. Un texte peu lisible, ne respectant pas les règles de présentation en vigueur dans la langue française est en général un bon indicateur du niveau d'inexpérience de l'auteur, et donc de la qualité qui va avec.


Nous allons voir ici trois axes essentiels pour rendre ses textes un minimum présentable et donc accroître ses chances d'être lu.

1. Du bon usage de la typographie.

La typoquoi ? La TYPOGRAPHIE. C'est l'ensemble des règles concernant la ponctuation et plus généralement la présentation d'un texte comme la police de caractères ou la mise en page. Ça peut être très large, très pointu et disons prise de tête quand on rentre dans les détails.

Dans le cas d'un premier texte quand on débute dans l'écriture, en faisant simplement attention à quelques aspects, il est possible d'obtenir un rendu présentable sans trop d'efforts. Car même si la typographie peut paraître accessoire au regard du contenu, de l'histoire ou du style, un texte bien présenté, bien ponctué, bien structuré est nettement plus à même d'attirer l'attention de vos éventuels lecteurs, de leur donner envie de vous lire, qu'un amas de caractères désordonnés, ne respectant aucune logique. En matière de typographie, la langue française a ses règles qui ne sont pas exactement les mêmes que celles de nos voisins anglo-saxons, bien que ces dernières tendent à gagner du terrain parmi les auteurs francophones et dans les médias, hélas.

Une des erreurs les plus fréquentes chez les apprentis littérateurs (on est tous passés par là) est la mauvaise utilisation des espaces avant ou après les signes de ponctuation. Voici un récapitulatif des plus courants.

Virgule

Espace avant : non / Espace après : oui


  • [Incorrect] Vers onze heures , ils furent réveillés par le bruit d’un cheval.
  • [Incorrect] Vers onze heures,ils furent réveillés par le bruit d’un cheval.
  • [Correct] Vers onze heures, ils furent réveillés par le bruit d’un cheval.


Point

Espace avant : non / Espace après : oui

  • [Incorrect] Il avait froid . Il avait faim .
  • [Incorrect] Il avait froid.Il avait faim.
  • [Correct] Il avait froid. Il avait faim.


NB : La même règle s'applique pour les points de suspension.

Point d'exclamation, point d'interrogation

Espace avant : oui / Espace après : oui


  • [Incorrect] Oh mon Dieu! J'ai cru que tu allais mourir.
  • [Correct] Oh mon Dieu ! J'ai cru que tu allais mourir.


Deux points

Espace avant : oui / Espace après : oui

  • [Incorrect] Elle connaissait son vrai prénom: James.
  • [Correct] Elle connaissait son vrai prénom : James.

De façon générale, les signes doubles, ou « verticaux », nécessitent un espace avant et après, tandis que les signes simples, ou « horizontaux », ne sont pas précédés d'espace avant, mais d'un espace après.

2. Les dialogues

La présentation des dialogues peut être une source d'interrogations assez importante lorsqu'on débute dans l'écriture. D'une part, la forme du dialogue diffère drastiquement de celle de la narration classique. D'autre part, il n'existe pas qu'une seule façon de présenter des dialogues, ce qui ajoute à la confusion.

Dans tous les cas, un dialogue littéraire est composé principalement :

  • de répliques, ce qui est parlé par les personnages, et
  • d'incises pour préciser celui qui parle, les descriptions de comportements et les éléments de mise en scène (eg. « demanda-t-il sur un ton goguenard. »).


À noter que pour les incises, les verbes de dialogues (« dit-il », « demanda-t-elle », etc.) doivent être directement intégrés au dialogue, juste précédés au besoin d'une virgule pour séparer la réplique du verbe de dialogue. Un verbe de dialogue ne doit pas démarrer une nouvelle phrase par une majuscule.

  • [incorrect] « Comment vas-tu ? Demanda Pierre. »
  • [correct] « Comment vas-tu ? demanda Pierre. »


Il existe plusieurs façons de présenter les dialogues. Les principales sont les suivantes.

2.1. La forme mixte

Dans cette forme, tout ce qui est langage parlé est entre guillemets français (chevrons), incises comprises, et le changement d'interlocuteur (à partir du 2e) est marqué par un tiret cadratin. C'est la forme la plus classique. Les incises doivent rester courtes pour éviter la confusion avec le langage parlé.

Elle flotte, ses petites pattes écartées, apparemment très à l’aise dans l’eau.
« Ton nom, c’est Rudi, c’est ça ?
— Oui, dis-je en murmurant tout en acquiesçant lentement de la tête. C’est moi qui ai écrit "sauvez-nous" sur ta lettre. »

À noter que le tiret cadratin peut s'obtenir dans la plupart des traitements de texte par deux traits d'union (tiret du 6) consécutifs, le traitement de texte se chargeant lui-même de transformer automatiquement ces deux traits d'union en tiret cadratin. Au pire, on peut utiliser simplement le trait d'union pour faire office de séparateur de répliques. Il convient surtout d'éviter d'utiliser le tiret bas (underscore, tiret du 8). Aussi, chaque tiret cadratin doit être suivi d'un espace.

2.2. La forme simplifiée tout en tirets cadratin

Dans cette forme, tous les dialogues sont sans guillemets. Chaque réplique démarre par un tiret cadratin, y compris le premier interlocuteur. Mais les guillemets restent utiles pour un petit morceau de langage parlé au sein d'un passage narratif. Cette forme est pratique pour les mises en scène pas trop riches et complexes. Tout comme la première forme, les incises doivent rester courtes.

Elle flotte, ses petites pattes écartées, apparemment très à l’aise dans l’eau.
— Ton nom, c’est Rudi, c’est ça ?
— Oui, dis-je en murmurant tout en acquiesçant lentement de la tête. C’est moi qui ai écrit "sauvez-nous" sur ta lettre.

2.3. La forme tout en guillemets

Dans cette forme, chaque réplique est entre guillemets. Les incises sont hors des guillemets. Plutôt répandue chez les Anglo-saxons. C'est la forme la plus contraignante typographiquement parlant, puisqu'il faut ouvrir et fermer les guillemets à chaque passage parlé. Cependant, cette forme offre plus de liberté au niveau de la longueur et de la position des incises. C'est la forme que je privilégie quand un texte contient des dialogues avec une mise en scène un peu élaborée.

Elle flotte, ses petites pattes écartées, apparemment très à l’aise dans l’eau.
« Ton nom, c’est Rudi, c’est ça ? »
« Oui », dis-je en murmurant tout en acquiesçant lentement de la tête. « C’est moi qui ai écrit "sauvez-nous" sur ta lettre. »


3. Le correcteur orthographique

La langue française est souvent piégeuse, et même après des années et des années d'apprentissage et de pratique assidue, il reste toujours possible de faire des fautes. Ce n'est pas une tare. Cependant, ce n'est pas une raison d'assassiner Molière et Victor Hugo à chaque ligne. Un moyen simple et relativement efficace de réduire le nombre d'erreurs, c'est de penser à utiliser (sans modération) un correcteur orthographique.

De nos jours, il en existe de nombreux, gratuits qui plus est. Parmi ces derniers, voici une liste non exhaustive :


Il peut être utile parfois d'utiliser conjointement plusieurs correcteurs orthographiques afin de détecter des erreurs qui seraient passées à travers les mailles du premier correcteur.

4. Conclusion

Sur la présentation et sur la forme, il existe bien entendu bien d'autres aspects à prendre en compte. Cependant, en travaillant sur les trois axes exposés dans cet article, vos textes gagneront indéniablement en crédibilité et en attractivité auprès de votre lectorat potentiel.

Bon courage dans vos projets littéraires !

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